Cette analyse[1] de
l’intercommunalité en Gironde tente d’apporter un éclairage récent au moment où
ce sujet est placé sous les feux de l’actualité depuis que le gouvernement
évoque la nécessité de réduire le nombre des Régions et des intercommunalités.
Le choix de la Gironde tient à la présence d’une agglomération de plus de
700 000 habitants qui introduit des conditions particulières à
l’organisation administrative dans ce département et interroge plus que dans
d’autres départements sur ce qu’on appelle « le millefeuille
administratif ».
Les étapes de la mise en place de l’intercommunalité en Gironde
Avant la loi
de 1992 qui donne naissance à deux nouvelles EPCI (Établissement public de
coopération intercommunale), « la communauté de communes » (CC) et la
« communauté de villes », il n’existait en Gironde que deux intercommunalités
ayant mis en œuvre les nouveaux dispositifs prenant en compte l’essor de
l’urbanisation en France : la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) et le
District Sud Bassin.
Suite aux
réflexions menées dans le cadre de l’aménagement du territoire, les autorités avaient
estimé que les syndicats intercommunaux n’apportaient pas de réponse
satisfaisante dans les espaces touchées par l’urbanisation. Les Districts
urbains ont été institués par ordonnance en 1959[2] et
dotés de compétences obligatoires auparavant assurés éventuellement par des
syndicats intercommunaux (logement, incendie…) ainsi que de compétences
facultatives à leur demande.
La démarche
des communes d’Arcachon, La Teste-de-Buch et Gujan-Mestras, lors de la création
du premier Syndicat Intercommunal pour gérer en commun plusieurs grands
équipements indispensables à un ensemble dont le développement touristique est
important, s’inscrivait tout naturellement dans cette perspective. C’est assez
naturellement que ces trois communes, auxquelles s’ajoute celle du Teich en
1973, optèrent pour la formule du District Urbain et se réunirent pour former
le District Sud Bassin en se dotant de personnel, d’une organisation et de
ressources financières propres.
La DATAR
(Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) se pencha
dès sa création en 1963 sur les notions de « villes moyennes » et de
métropole d’équilibre ». Furent définies ainsi, huit métropoles
d’équilibre. Pour administrer ces nouveaux territoires urbanisés, la loi de
1966 donna naissance à quatre Communautés urbaines (CU), dont celle de
Bordeaux. Avant sa transformation en CU, l’agglomération de Bordeaux comptait
six syndicats traditionnels et un syndicat à vocation multiple liant six
communes[3]. Cette
décision étatique a suscité la colère de bien des communes et il faudra de
nombreuses tractations et la volonté du maire de Bordeaux, Jacques
Chaban-Delmas, pour convaincre 27 communes d’adhérer au nouveau dispositif.
La loi de 1992[4],
donna la possibilité aux communes de créer une intercommunalité de projets et
constitua une nouvelle étape dans la volonté de l’Etat de pousser les communes à
s’associer tout en leur laissant la possibilité d’en décider. « Communauté
de communes » (CC) et « Communauté de ville » bénéficièrent de
compétences élargies, d’un régime fiscal devant favoriser plus d’intégration,
assorti de l’obligation de se doter de deux compétences obligatoires :
l’aménagement du territoire et le développement économique.
Les étapes de le création des EPCI entre 1990 et 2006.
Toujours aussi
réticentes à abandonner une partie de leur pouvoir les communes girondines
demeurèrent à l’écart de ces regroupements, à deux seules exceptions. Le District
de la Pointe du Médoc adopta plutôt le modèle du District Urbain conservé dans
la loi de 1992. Onze communes acceptèrent de mettre en commun une partie de
leurs ressources pour réaliser les infrastructures structurantes. Il convient
de souligner le rôle de Jean-François Pintat, sénateur de la Gironde, dans la
naissance de cette EPCI. Quant à la CC de l’Entre-deux-Mers-Ouest organisée
autour de Saint-Quentin-de-Baron elle est la première CC créée en 1995. Elle
incorpore la moitié ouest des communes du canton de Branne. Faut-il y voir la
conviction que l’intercommunalité est l’avenir pour les petites communes ou le
souci de profiter de cette possibilité pour ouvrir une scission au sein du
canton en s’émancipant de Branne ?
Devant le peu
des motivations des communes pour entrer dans des EPCI à fiscalité propre, le
gouvernement mit au point un nouveau texte aboutissant à la loi de juillet 1999[5]
définissant et restreignant le nombre d’EPCI. Cette loi conserve les
Communautés Urbaines (CU) mais en restreint le statut aux seules agglomérations
de plus de 500 000 habitants ; ce qui est le cas de celle de Bordeaux
dans son périmètre de 27 communes. Elle garde aussi les Communautés de Communes
(CC) en élargissant leurs compétences et en laissant à ces entités le choix
entre trois régimes fiscaux. Cette loi donne naissance à la Communauté
d’Agglomération (CA) qui doivent se constituer autour d’une ville centre de
15 000 habitants au moins et compter au moins 50 000 habitants dans son
territoire. La loi insiste sur la notion d’intercommunalité de projet en
donnant à ces trois collectivités des compétences pouvant s’imposer aux
communes.
Fin 2000, soit
deux ans après la promulgation de cette nouvelle loi, une réelle progression de
l’intercommunalité se manifeste mais demeure limité à quelques espaces
géographiques : le Blayais et le Cubzaguais, l’Entre-deux-Mers et
l’extrémité sud-est de la Gironde.
C’est en 2001
et 2002 que la grande majorité des communes de la Gironde entrent dans des EPCI[6].
Comme la loi du 13 août 2004 apporte des modifications pour faciliter le
développement des EPCI à fiscalité propre, le nouveau bilan de
l’intercommunalité en Gironde, en 2006, montre que la presque totalité des
communes appartient à des regroupements communaux.
Bilan de l’intercommunalité en 2008
En 2008[7], la
Gironde compte une Communauté urbaine (CU), Bordeaux, de près de 700 000
habitants, une Communauté d’agglomération (CA), Arcachon, de 60 000
résidents et 45 Communautés de Communes (CC) qui totalisent autant d’habitants
ce qui révèlent un émiettement poussé des territoires de l’intercommunalité en
milieu périurbain et rural. Si tant est qu’il demeure en Gironde des communes
rurales à l’écart des influences urbaines.
La carte des
périmètres des CC de la Gironde est une réplique presque parfaite du découpage de
la Gironde en cantons. D’ailleurs plusieurs CC mentionnent dans leur libellé le
mot canton : cantons de Saint-Ciers-sur-Gironde, de Blaye, de Bourg-sur-Gironde,
de Fronsac, de Podensac, de Targon, de Villandraut… D’autres, inspirées
probablement par les réflexions en cours sur les Pays (loi Pasqua de 1995[8]
renforcée par la loi Voynet de 1999), introduisent dans leur titre le mot Pays,
mais dans un périmètre qui demeure celui du canton : Pays de Coutras, de
Sauveterre-de-Guyenne, de Pellegrue, de Paroupian, Langon, Foyen… Et bien
d’autres sans le préciser s’inscrivent dans le périmètre de leurs cantons comme
la CC de Saint-Savin, du La Réolais, du Monségurais, de Montesquieu, du Val
d’Eyre, du Bassin d’Arcachon Nord Atlantique…
Nom
de la communauté de communes
|
Date de création
|
Fiscalité
|
Nombre
de communes
|
Nombre
d'habitants
|
Communauté
urbaine de Bordeaux (C.U.B)
|
| 31/12/1966 |
|
| TPU |
|
| 27 |
|
| 680 973 |
|
| CA
"Bassin D'Arcachon Sud - Pôle Atlantique" (COBAS) |
|
07/12/2001
|
TPU
|
4
|
60 227
|
CC Du Bassin
D'Arcachon Nord Atlantique (COBAN Atlantique)
|
18/11/2003
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
8
|
50 198
|
CC de Montesquieu
|
07/12/2001
|
TPU + DGF bonifiée
|
13
|
34 305
|
CC du Libournais
|
24/12/2001
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
6
|
27 606
|
CC Médoc-Estuaire
|
11/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
11
|
22 354
|
CC Cestas/Canéjan
|
21/12/1999
|
TPU + DGF bonifiée
|
2
|
22 314
|
CC du
secteur Saint-Loubès
|
18/12/2000
|
TPU + DGF bonifiée
|
6
|
21 979
|
CC du Pays
de Langon
|
31/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
14
|
19 948
|
CC du Pays
de Coutras.
|
27/12/1995
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
13
|
18 571
|
CC se
Saint-Savin
|
27/12/1999
|
TPU + DGF bonifiée
|
16
|
18 005
|
CC du
canton de Podensac
|
29/12/2003
|
Fiscalité mixte
|
13
|
17 567
|
CC du
Cubzaguais
|
05/12/2000
|
TPU + DGF bonifiée
|
10
|
17 326
|
CC du
Centre-Médoc.
|
28/12/1995
|
TPU + DGF bonifiée
|
8
|
16 359
|
CC des
Coteaux Bordelais
|
10/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
7
|
15 508
|
CC "Medulienne"
|
04/11/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
10
|
15 377
|
CC du Pays
Foyen
|
30/10/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
15
|
14 881
|
CC du
canton de Fronsac
|
03/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
18
|
14 705
|
CC du Val
d’Eyre
|
11/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
5
|
14 484
|
CC du
Canton de Guîtres
|
24/12/2001
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
13
|
14 347
|
CC des
Portes de l’Entre-deux-Mers
|
10/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
7
|
13 621
|
CC du
Créonnais
|
13/07/2000
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
14
|
13 504
|
CC Castillon/Pujols
|
17/12/2002
|
Fiscalité mixte
|
21
|
13 370
|
CC du
Réolais
|
28/11/2003
|
TPU + DGF bonifiée
|
23
|
12 754
|
CCC de la
Pointe du Médoc
|
07/12/2001
|
TPU + DGF bonifiée
|
11
|
12 563
|
CC du
canton de Bourg-sur-Gironde
|
24/12/1996
|
TPU + DGF bonifiée
|
15
|
12 561
|
CC du
Sud-Libournais
|
24/12/2001
|
TPU
|
5
|
12 310
|
CC de
l’Estuaire–canton Saint-Ciers-sur-Gironde
|
14/04/1995
|
TPU
|
11
|
11 713
|
CC "Cœur
du Médoc"
|
10/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
11
|
11 415
|
CC du
canton de Blaye
|
17/12/1998
|
TPU + DGF bonifiée
|
9
|
9 782
|
CC des
Lacs Médocains
|
10/12/2002
|
TPU + DGF bonifiée
|
3
|
9 575
|
CC des
Coteaux Macariens
|
20/12/2002
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
14
|
9 257
|
CC du
Bazadais
|
13/12/2001
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
13
|
9 127
|
CC du
Vallon d’Artolie
|
29/12/1999
|
TPU + DGF bonifiée
|
9
|
8 062
|
CC des
Coteaux de Garonne
|
27/12/2002
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
9
|
6 654
|
CC de la
Juridiction de Saint-Emilion
|
27/11/2001
|
TPU + DGF bonifiée
|
8
|
6 431
|
CC du
Lussacais
|
22/12/2004
|
Fiscalité mixte
|
8
|
6 401
|
CC du
canton de Targon
|
26/12/2001
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
19
|
5 929
|
CC du Pays
de Sauveterre-de-Guyenne
|
29/12/1997
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
16
|
5 557
|
CC de
Captieux - Grignols
|
27/12/2000
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
16
|
4 888
|
CC du
canton de Villandraut
|
26/12/2001
|
TPU + DGF bonifiée
|
8
|
4 357
|
CC du
Monségurais
|
15/12/2004
|
Fiscalité mixte
|
15
|
4 353
|
CC du Pays
d’Auros
|
15/12/2003
|
Fiscalité additionnelle + TP
|
13
|
4 179
|
CC de
l’Entre-deux-Mers Ouest
|
04/12/1994
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
7
|
4 029
|
CC du Pays
Paroupian
|
26/12/2001
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
7
|
4 005
|
CC du
Brannais (CCB)
|
16/12/2005
|
Fiscalité mixte
|
8
|
3 708
|
CC du Pays
de Pellegrue
|
29/12/1997
|
Fiscalité additionnelle de zone
|
9
|
2 473
|
La
détermination des périmètres a été bien plus complexe dans le cas des communes
qui sont voisines de la CUB et sous l’influence directe de l’agglomération
bordelaise, ainsi que dans le Médoc. Plusieurs cantons de la rive droite avaient
été constitués en incorporant des communes proches de la CUB. Ainsi le canton
de Carbon-Blanc inclut les communes du secteur de Saint-Loubès, celui de Cenon
plusieurs communes qui se situent le long de la RN 89, celui de Floirac la
commune de Tresses. Impossible dans ces cas de conserver cette configuration et
il a fallu composer de nouveaux territoires intercommunautaires en prenant en
compte la situation du canton de Créon qui pour ce faire a été dépecé. Outre
Créon dans un périmètre plus réduit, on relève trois CC, celles du secteur de
Saint-Loubès, celle des Coteaux Bordelais et celle des Portes de
l’Entre-deux-Mers. La CC des Coteaux Bordelais par exemple est plutôt une
construction par défaut après que toutes les autres aient arrêté leurs limites.
En ce qui
concerne le Médoc, on note une recomposition des territoires s’affranchissant
des limites cantonales. Les cantons de Lesparre, de Saint-Laurent-du-Médoc et
de Castelnau-de-Médoc sont amputés d’une partie de leurs communes tentées par
une nouvelle division du territoire. Toutefois, les nouvelles entités
conservent des dimensions qui sont celle d’un canton. A noter que la CC des
lacs Médocains compte seulement trois communes mais couvre un vaste territoire
en raison de la taille des communes dans le massif forestier landais.
Restent le cas
des communes qui font de la résistance à l’intercommunalité, peu nombreuses
puisqu’on en compte 14 seulement, mais emblématiques. Commençons par observer
la CC Cestas/Canéjan associant seulement deux communes. Les élus de ces
communes ont toujours refusés d’entrer dans la CUB et sont hostiles à tout
partage de leur « richesse » avec d’autres. D’où ce mariage à deux,
accepté par les autorités en charge de valider les périmètres de
l’intercommunalité. Cestas et Canéjan jouent le jeu de l’intercommunalité tout
en conservant une très grande autonomie. De leur côté, en 2008, leurs voisines Saint-Jean-d’Illac
et Martignas-sur-Jalles demeurent hors intercommunalité conservant ainsi pour
elles-mêmes les retombées économiques résultant de leur proximité avec la CUB.
Loin de la
CUB, on peut relever au moins deux cas de figure. L’attitude de la petite ville
de Saint-Seurin-sur-l’Isle constitue une marque de défiance vis-à-vis des
autres communes du canton de Coutras. Faute de perspectives globales et
profitant d’un taux d’activités plus importants, Saint-Seurin-sur-l’Isle a
toujours joué cavalier seul. Dans les cantons de Blaye, de Castillon-la-Bataille et de
Sauveterre-de-Guyenne, plusieurs petites communes rurales sont restées à l’écart
de l’intercommunalité, le plus souvent par crainte de voir s’élever les charges
fiscales tout en perdant des compétences.
Il
conviendrait de réaliser une analyse fine des comportements des responsables
des communes et du Conseil Général pour éclairer cette carte de
l’intercommunalité en Gironde. La très grande similitude entre la carte des
cantons[9] et
celle des CC permet d’avancer l’hypothèse qu’elle est le résultat d’une
concertation au sein de l’Assemblée départementale et un moyen pour les conseillers
généraux de continuer de « contrôler » les territoires qui les
élisent. Ce qui n’exclut pas l’émergence de fortes personnalités dans les CC
qui n’obéissent pas au découpage cantonal : le maire de Soulac-sur-Mer, de
Saint-Loubès ou celui de Tresses, en sont des exemples.
Ce choix, s’il
résulte d’une stratégie départementale, à l’inconvénient de conserver des
territoires de petite taille, une dizaine de communes en moyenne, et de
constituer des entités démographiques disparates sans poids réel face à la domination
de l’agglomération bordelaise et secondairement à celle formée par les communes
du Bassin d’Arcachon.
La CC la plus
peuplée (en dehors de la COBAN) est celle de Montesquieu car elle bénéficie de
transfert de population et d’activités de la CUB. La moins peuplée, le Pays de
Pellegrue en rassemble moins de 3 000, soit 10 fois moins. Pas moins de 18
CC ne dépasse pas la barre des 10 000 habitants, dont huit en totalise moins
de 5 000.
Nous
reviendrons plus loin sur quelques aspects des interrogations soulevés par la
construction de ce millefeuille territorial en Gironde, mais d’ores et déjà il
est possible de mentionner que nous sommes assez loin des objectifs définis
dans la loi, d’autant qu’il faudrait se pencher les transferts de compétences
et de ressources entre les communes et leur EPCI afin de vérifier que ces
dernières sont en mesure de jouer le rôle que la loi leur confie.
Un émiettement aggravé par l’existence de nombreux syndicats intercommunaux
Jusqu’aux
textes de loi récents favorisant la création d’EPCI, une grande partie de la
gestion intercommunale relevait des syndicats intercommunaux dont les
fondements datent de la loi de 1890. Plus tard, les gouvernements autoriseront
la création de syndicats mixtes (1935) et des SIVOM (Syndicat à vocations
multiples) en 1955. Il s’agit de collectivités dont la création repose sur
l’association, alors que les Communautés urbaines, d’agglomération et les
Communautés de communes forment des structures fédératives.
La Gironde a
compté jusqu’à près de 350 de ces structures syndicales et malgré la montée en
puissance des EPCI qui sont en mesure de prendre en charge tout ou partie de
ces compétences, il demeure 289 syndicats intercommunaux en 2011[10]. La
très grande majorité d’entre eux sont des syndicats à vocation unique comme le
montre le tableau.
Les syndicats intercommunaux en 2011
|
Nombre
|
Syndicats intercommunaux à
vocation unique
|
216
|
Syndicats intercommunaux à
vocation multiple
|
13
|
Syndicats mixtes
|
60
|
L’objectif des
syndicats intercommunaux est bien, dès l’origine, de gérer des services publics
nécessaires à plusieurs communes et nécessitant parfois de très lourds
investissements qui ne pouvaient être pris en charge que collectivement. Les
domaines d’intervention sont très variés. Toutefois, on peut les regrouper
suivant une poignée de compétences, comme il est mentionné dans le tableau
ci-dessous. Leur nombre reste élevé dans la gestion de l’eau et les activités
liées au milieu scolaire que ce soit pour organiser les regroupements
pédagogiques ou assurer le transport des élèves vers les collèges et les lycées.
Répartition des syndicats
intercommunaux par compétences
|
Nombre
|
Autres domaines de compétences
|
64
|
Eau et/ou assainissement
collectif et non collectif
|
63
|
Regroupements pédagogiques
intercommunaux
|
51
|
Scolaires, transports, lycées,
collèges
|
45
|
Hydraulique
|
37
|
Électricité
|
18
|
Élimination et valorisation des
déchets ménagers et assimilés
|
11
|
Les syndicats
intervenant dans le domaine de l’hydraulique sont confrontés à des questions
d’entretien et de gestion des eaux de ruissellement et doivent faire face à des
crues dévastatrices dans des zones urbanisées de plus en plus étendues. Tel est
notamment le cas des cours d’eau qui prennent naissance dans l’Entre-deux-Mers
et se jettent dans la Garonne ou la Dordogne. A titre d’exemple, le « Syndicat
intercommunal du bassin versant du Guâ » a été fondé en 1969 afin
d’aménager ce cours d’eau qui prend naissance à Tresses, traverse 13 communes
et rejoint la Garonne à Ambarès-et-Lagrave. Comme huit communes de la CUB sont
concernées, cette dernière participe au financement du Syndicat mais demeure
compétente pour les travaux à réaliser sur son territoire. Un exemple parmi
d’autre des chevauchements de compétences.
S’agissant de
la distribution d’électricité, depuis 1937, le « Syndicat départemental
d’énergie électrique de la Gironde » intervient au nom de toutes les
communes[11]. Toutefois, il y a deux
cas de figure en ce qui concerne l’adhésion des communes : soit
directement pour un peu moins de 200 d’entre elles, soit par le biais d’un
syndicat intercommunal, on en compte 18, pour près de 350 d’entre elles.
C’est dans le
domaine de la collecte et du traitement des ordures ménagères que la
simplification a été le plus poussée. Il n’y a plus que 11 syndicats
intercommunaux en Gironde. Cela résulte de la tutelle exercée par le Conseil
Général dans ce domaine[12] et
aux contraintes de plus en plus fortes dans cette activité en raison des
volumes traités et des coûts en forte progression. La réorganisation pilotée par
le Conseil Général a suscité dans certains cas des dysfonctionnements lors de
rapprochement de structures existantes. Ainsi la fusion du SMICTOM du
Libournais et du SICTOM de Haute Gironde a conduit à des coûts supplémentaires
assortis d’erreurs budgétaires mis en lumière par un rapport de la Cour des
Comptes Régionale[13]. Si
la situation est redevenue normale, elle témoigne de la difficulté des
restructurations et des tensions nées de l’abandon de compétences par les
communes, surtout quand les sommes payées par les utilisateurs augmentent.
Les
SIVU en Gironde et le périmètre des EPCI
Les 216 SIVU
de Gironde ne se répartissent pas de manière uniforme dans le département. Ils
sont plus nombreux à droite d’une ligne qui passe par l’estuaire et qui suit la
Garonne, c'est-à-dire en Haute Gironde, dans le Libournais et
l’Entre-deux-Mers. Au sein de ces espaces, on observe une concentration des
SIVU dans quelques bassins de vie organisés autour de petites villes :
Blaye et Bourg en Haute Gironde ; Libourne, Coutras, Castillon-la-Bataille
et Branne dans le Libournais ; Sainte-Foy-la-Grande, Sauveterre-de-Guyenne
et La Réole dans l’Entre-deux-Mers. Dans la très grande majorité des cas, ces
SIVU permettent à des communes périphériques d’un petit centre urbain d’être le
siège d’un syndicat intercommunal. Tout se passe comme si l’intercommunalité de
type syndicat devait bénéficier aux communes rurales afin que ces dernières
acceptent d’entrer dans ces processus de partage des compétences avec une
petite ville ou un gros bourg. On perçoit aisément, en inscrivant ces SIVU dans
les EPCI qui se sont constitués, que des chevauchements de limites
administratives sont fréquents. Ceci peut justifier en partie le maintien des
SIVU alors que dans bien des cas ils auraient dû entrer dans les compétences
des EPCI. Le souhait des communes sièges de SIVU de ne pas perdre cette
responsabilité constitue aussi un frein évident à la simplification qui devrait
découler de la constitution des EPCI.
L’intercommunalité au prisme des budgets des EPCI
Suivre les
étapes de l’intercommunalité en Gironde, observer la dimension des EPCI, ne
suffit pas pour déterminer les transferts de compétence, les degrés de
coopération entre l’EPCI et les communes qui la composent, en bref s’interroger
sur la manière dont fonctionne cette intercommunalité. Il faudrait pour cela se
rendre auprès de chacune des EPCI afin d’analyser leur fonctionnement. A notre humble
niveau, c’est chose impossible. Toutefois, il nous a semblé utile de tirer
quelques observations de l’étude des budgets des intercommunalités[14].
Total
des produits de Fonctionnement des EPCI en Gironde en 2012.
Les CC ont pu
opter pour le régime de la fiscalité additionnelle qui accorde les mêmes
compétences fiscales qu’une commune[15]. En
Gironde, ce régime a été choisi par très peu de Communautés de Communes, celle
du Bassin d’Arcachon Nord-Atlantique (COBAN) en étant un bon exemple.
La très grande
majorité des EPCI de la Gironde applique le régime de la fiscalité
professionnelle unique (FPU)[16]. Ce
régime s’applique depuis la réforme de 2010 et remplace le régime de la Taxe
Professionnelle unique (TPU). Ce régime permet à l’EPCI de se substituer
progressivement aux communes pour la gestion et la perception de la
Contribution économique territoriale (CET) comprenant notamment la contribution
foncière des entreprises, la taxe sur les surfaces commerciales. Les documents
cartographiques qui suivent ne se contentent pas d’illustrer les hiérarchies en
matière de ressources fiscales, ils offrent en effet aussi une image de la
localisation des potentiels économiques et de leur concentration dans
l’agglomération de Bordeaux.
Ceci ressort
de la carte des produits de fonctionnement des intercommunalités en 2012. La
Communauté Urbaine de Bordeaux mobilise près d’un milliard d’euros quand la
collectivité suivante, la Communauté d’agglomération du Bassin d’Arcachon sud,
n’atteint pas les 50 millions d’euros. Plus déterminant encore, le total des
produits de fonctionnement de la CUB en 2012 représente près de 80% du total
des produits de fonctionnement de l’ensemble des EPCI alors que la CUB ne
regroupe que 50% de la population du département de la Gironde. L’observation
de la carte fait également ressortir la faiblesse des prélèvements fiscaux dans
la partie orientale de la Gironde, plus particulièrement dans l’espace sud-landais
et l’Entre-deux-Mers. Tout la grande moitié occidentale de la Gironde est mieux
lotie en matière d’installation d’entreprises et cela d’autant plus que les
Communauté de communes de localisent en périphérie de la CUB. L’orientation
touristique permet également de disposer de ressources fiscales supérieures.
Enfin, notons le cas très particulier de la communauté de communes de
l’Estuaire-Canton de Saint-Ciers-sur-Gironde qui profite depuis longtemps de la
présence de la centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis.
Total
des produits d'investissement des EPCI en Gironde en 2012
En matière de
produits d’investissement des intercommunalités on relève la grande homogénéité
de comportement des communautés de communes puisque la quasi-totalité dispose
de moins de cinq millions d’euros. La CUB mobilise près de 90% des ressources fiscales
de la Gironde en ce qui concerne les produits d’investissement. Viennent
ensuite, loin derrière, l’agglomération d’Arcachon, la CC de Langon. Quatre
autres CC se distinguent par leur montant compris entre 5 et 10 millions
d’euros : la Communauté d’agglomération de Libourne, les CC de
Sainte-Foy-la-Grande, Montesquieu et Saint-André-de-Cubzac.
Le
fonctionnement fédératif des EPCI peut être apprécié en rapportant le total des
produits de ces intercommunalités à celui de l’ensemble des communes qui la compose.
En 2012, cela fait près de 10 ans que les structures intercommunales sont en
place et les transferts de compétences et de ressources ont eu le temps de se
réaliser. La carte issue de ce rapport permet donc de dégager des degrés
d’intégration. Dans un seul cas, la Communauté de communes de Villandraut, les
produits de fonctionnement de l’EPCI sont supérieurs à la somme des budgets de
fonctionnement des communes qui se sont fédérées. Dans deux cas, la part des
produits de fonctionnement de l’EPCI est comprise entre 80 et 100% : la CC de
l’Estuaire-Canton de Saint-Ciers-sur-Gironde et la CUB. Longtemps réticente à
partager les retombées fiscales tirées de la centrale nucléaire, la commune de
Braud-Saint-Louis joue aujourd’hui la carte de la fédération et la CC profite
largement de cette manne. Les 27 communes de la CUB disposent d’un total de
produits de fonctionnement légèrement supérieur à celui de l’EPCI. Pour assurer
les dépenses de fonctionnement, la CUB plus l’ensemble des communes qui la
compose, dispose d’un total de ressources proche de deux milliards d’euros,
soit les deux tiers des prélèvements fiscaux de l’ensemble des EPCI. Si la CUB
fonctionne bien selon une structure fédérative, il convient de nuancer le
propos : la création de la CUB remonte à la fin des années 1960
contrairement à bien des EPCI dont l’acte de naissance est postérieur à
2000 ; de plus les communes de la CUB disposent toujours d’un grand degré
d’autonomie, le plus souvent dans un rapport de force entre la ville centre,
Bordeaux, et les autres communes[17].
Total
des produits de fonctionnement des EPCI de la Gironde rapporté au total des
produits de fonctionnement des communes des EPCI en 2012
Total
des produits d'investisssement des EPCI de la Gironde rapporté au total des
produits d'investissement des communes des EPCI en 2012
Pour tous les
autres EPCI, le rapport entre le total des produits de fonctionnement et celui
des communes les composant, le pourcentage est au mieux de 50%, très souvent
inférieurs à 30%. Si le taux est proche de 50% dans le cas de la Communauté
d’agglomération d’Arcachon, il tombe à moins de 40% dans la CC du Libournais[18].
Plus globalement, le département peut être divisé en deux parties le long d’un
axe qui court du Bassin d’Arcachon à Sainte-Foy-la-Grande. Au sud de cette
ligne, le fonctionnement de type fédératif est plus poussé que dans le reste du
département. Incontestablement, dans les espaces les moins peuplés, les moins dynamiques
au plan économique, que sont la partie landaise et l’Entre-deux-Mers les élus
n’ont pas souhaité éviter le morcellement intercommunal, mais en revanche ils
jouent plus qu’ailleurs la carte des transferts de charges et de compétences
afin de tirer parti de l’effet de levier qu’offre l’EPCI par une mise en commun
de moyens modestes.
A l’opposé,
outre le Libournais lui aussi émietté en de nombreuses structures
intercommunales au caractère fédératif peu marqué, l’ouest de la Gironde, du
Bassin à l’estuaire, se signale, sauf cas particulier, par des taux souvent
inférieurs à 30%. Comme on pouvait s’en douter, la CC des Lacs Médocains (trois
communes) et celle de Cestas-Canejan (deux communes), sont également celles ou
le rapport est le plus faible, inférieur à 20%. Le cas de Cestas-Canejan est
caricatural : 5 millions d’euros pour l’EPCI et près de 45 millions
d’euros en additionnant les produits de fonctionnement des deux communes. Cela
tient au reversement d’une partie non négligeable de la Contribution économique
territoriale (CET) au budget de chacune de ces deux communes. Dans plusieurs
autres EPCI on observe le même transfert, le plus souvent au bénéfice de la
commune qui concentre l’activité économique du fait de son statut de ville ou
des avantages en matière de localisation des entreprises.
Total produits
Fonctionnement en euros
|
|
|
|
|
EPCI
|
Ensemble des communes de l’EPCI
|
Rapport
en %
|
CUB
|
934 246
|
964 730
|
97%
|
CA Arcachon
|
47 278
|
99 803
|
47%
|
CC Nord Libournais
|
24 733
|
73 413
|
34%
|
CC COBAN Atlantique
|
18 802
|
79 397
|
24%
|
CC Montesquieu
|
15 660
|
31 281
|
50%
|
CC Estuaire St Ciers
|
12 180
|
13 660
|
89%
|
CC Médoc Estuaire
|
9 062
|
18 346
|
49%
|
CC Pays Langon
|
8 010
|
17 791
|
45%
|
CC Val Eyre
|
7 822
|
16 125
|
49%
|
CC canton Podensac
|
7 672
|
14 523
|
53%
|
CC St Loubes
|
7 523
|
25 984
|
29%
|
CC Cubzaguais
|
7 435
|
16 846
|
44%
|
CC Pays Foyen
|
6 144
|
9 551
|
64%
|
CC Medulienne
|
5 705
|
14 862
|
38%
|
CC Pointe Médoc
|
5 431
|
24 584
|
22%
|
CC St Savin
|
5 089
|
13 904
|
37%
|
CC Blaye
|
5 078
|
12 291
|
41%
|
CC Cestas Canejan
|
4 956
|
44 591
|
11%
|
CC Coteaux Bordelais
|
4 446
|
13 247
|
34%
|
CC Portes E 2 Mers
|
4 080
|
10 143
|
40%
|
CC Coeur Médoc
|
4 003
|
10109
|
40%
|
CC Centre Médoc
|
3 932
|
16 686
|
24%
|
CC Lacs médocains
|
3 830
|
20 194
|
19%
|
CC Villandraut
|
3 667
|
2 980
|
123%
|
CC La Reolais
|
3 650
|
11 408
|
32%
|
CC Bourg sur G
|
3 624
|
9 257
|
39%
|
CC Castillon Pujols
|
3 577
|
11 728
|
30%
|
CC Creonnais
|
3 376
|
11 136
|
30%
|
CC Coteaux Garonne
|
3 353
|
5 233
|
64%
|
CC Vallon Artolie
|
2 817
|
5 771
|
49%
|
CC Bazadais
|
2 556
|
5 138
|
50%
|
CC Canton Targon
|
2 439
|
4 405
|
55%
|
CC Fronsac
|
2 425
|
11 815
|
21%
|
CC coteaux Macariens
|
2 420
|
7 319
|
33%
|
CC Sauveterre
|
2 409
|
5 222
|
46%
|
CC Sud Libournais
|
2 368
|
10 007
|
24%
|
CC Captieux Grignols
|
2 127
|
4 031
|
53%
|
CC d'Auros
|
1 853
|
3 604
|
51%
|
CC Pays Paroupian
|
1 769
|
3 845
|
46%
|
CC Monsegur
|
1 685
|
3 311
|
51%
|
CC Pellegrue
|
1 439
|
2 133
|
67%
|
CC Entre 2 mers O
|
1 262
|
2 932
|
43%
|
CC Lussac
|
1 170
|
4 772
|
25%
|
CC St Emilion
|
1 140
|
9 757
|
12%
|
CC Brannais
|
961
|
3 182
|
30%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
1 205 204
|
1 701 047
|
|
|
|
|
|
Part CUB
|
78%
|
57%
|
|
L’étude du
rapport entre le total des produits d’investissement des intercommunalités
rapporté au total des produits d’investissements des communes composant
l’intercommunalité permet d’observer de grandes similitudes avec l’analyse
précédente, avec quelques nuances cependant. D’abord on compte quatre EPCI où
le rapport est supérieur à 100%, ce qui constitue un bon indicateur de la
volonté de mutualiser des dépenses d’investissement : la CUB, le Pays de
Langon, la CC du Bazadais et le Pays Foyen. Les moyens financiers de la CUB
pour investir se situent à une autre échelle que les trois autres EPCI et plus
largement que l’ensemble des CA et CC de la Gironde. En 2012, la CUB a investi
plus de 750 millions d’euros auxquels il convient d’ajouter plus de 300
millions apportés par les 27 communes. Ces sommes considérables sont
indispensables pour financer les grands équipements structurants nécessaires au
bon fonctionnement d’une métropole : transport en commun dont le tram,
zones d’activités, équipements sportifs…
Non seulement
les EPCI disposent de capacités d’investissement limitées, en dehors de la CUB,
mais de plus la moitié d’entre elles se sont refusées à emprunter en 2012.
Certes, il est demandé aux collectivités locales d’être rigoureuses dans leurs
dépenses afin de limiter les déficits, mais en ont-elles véritablement les
moyens ? Ce qui nous renvoie à la taille des EPCI et à leur assise
économique, à leur volonté de bâtir une communauté de projet. Celles qui
empruntent, le font modestement. A part la CUB qui a emprunté 65 millions
d’euros en 2012 et la CA d’Arcachon (10 millions d’euros), cinq CC ont emprunté
entre un et deux millions d’euros, une dizaine entre quelques milliers d’euros
et un million.
La faible
mutualisation constitue aussi un facteur d’explication dans la place de
l’emprunt en matière d’investissement. Prenons quelques exemples pour illustrer
cela. Si la CA d’Arcachon (COBAS) pratique la mutualisation en empruntant plus
au niveau de l’EPCI que séparément dans les communes la composant, c’est
l’inverse dans le cas du COBAN : pour une population identique et une base
économique proche, pas d’emprunt dans le cadre de l’EPCI, mais près de cinq
millions en additionnant les investissements des communes. La CA de Libourne,
mutualise également fort peu : moins d’un million emprunté dans le cadre
de l’EPCI contre près de sept pour l’ensemble des communes dont quatre millions
d’euros pour la seule commune de Libourne. Observons que ce comportement
s’observe dans un très grand nombre de CC. Toutefois, les moins peuplées, les
moins aptes à mobiliser des ressources financières n’empruntent pas ; tant
au niveau de l’EPCI que dans chaque commune.
En 2014 la nouvelle carte des EPCI en Gironde : des changements très modestes
Les élus
communaux défendent le fait communal en entrant dans des EPCI au sein
desquelles ils gardent la plus grande indépendance possible en insistant sur le
rapport de proximité dans le fonctionnement de la démocratie pour préserver
l’autonomie de leur commune. De son côté l’Etat, incité par la comparaison avec
la situation dans autres pays européens, cherche depuis plus de 50 ans à faire
entrer les communes dans une intercommunalité porteuse de projets, plus
efficiente dans l’action publique, plus adaptée à l’urbanisation diffuse du
territoire et éventuellement plus économe si on se réfère à la crise économique
et financière de ces dernières années.[19].
Types d'EPCI en Gironde en 2014
Cette vision
opposée éclaire les observations que nous avons faites au fil des lignes qui
précèdent : des périmètres discutables et le plus souvent trop petits, une
mutualisation peu avancée dans bien des cas, un manque de projet porté par les
EPCI… Sans oublier la question démocratique puisque les présidents de ces EPCI
sont élus au second degré. Et ces constats sont faits dans de très nombreux
rapports qui se penchent sur ce sujet[20].
Certains peuvent être très critiques comme celui de la Cour des Comptes[21].
Dans ses conclusions publiées en novembre 2005, la Cour des Comptes faisait les
constats suivants :
« Si la
loi du 12 juillet 1999 a été un succès sur le plan quantitatif, le paysage
intercommunal n’a pas été simplifié : enchevêtrement de syndicats de tous
types, maintenus ou créés, existence d’un trop grand nombre de petite
communautés de communes à fiscalité additionnelle, développement d’une
intercommunalité de troisième niveau avec des syndicats mixtes de planification
territoriale. Les nouveaux groupements à fiscalité propre n’ont pas permis
l’émergence d’une logique d’intégration : compétences restant virtuelles,
intérêt communautaire insuffisamment défini, moyens partiellement transférés,
investissements limités au regard des moyens financiers accrus dont ils
disposent.
Les EPCI sont
demeurés des structures de redistribution de fonds aux communes. La
mutualisation des moyens n’a pas généré des économies d’échelle et les services
rendus aux usagers restent encore limités. La réforme de 1999 a été coûteuse si
on prend en compte, outre la dotation supplémentaire distribuée par l’Etat, la
pression fiscale supplémentaire sur le contribuable, laquelle risque de
s’accroître si les communes regroupées ne prennent pas suffisamment en compte
l’exigence de mutualisation des objectifs et des moyens. A défaut, les risques
d’une réforme inachevée et d’une dérive financière alimentée par des doublons
et des déséquilibres sont réels. »
Cette même Cour
des Comptes dresse plus récemment[22], en octobre
2013, un tableau assez négatif de la situation financière des EPCI et doute de
leur volonté de faire des économies comme le demande l’Etat.
Entre temps,
en 2010[23], une
nouvelle loi impose une réforme territoriale dont le contenu a été en partie
modifié après l’élection présidentielle de 2012. Toutefois, le volet concernant
les périmètres des EPCI a obligé chaque département à se doter d’un Schéma de
coopération intercommunale. Celui de la Gironde[24]
mentionne trois objectifs : intégrer les 10 communes demeurées isolées,
déterminer des périmètres plus pertinents à partir de plusieurs critères,
supprimer des syndicats.
Deux années de
négociation entre les représentants des élus et les services de l’Etat,
aboutissent à un remodelage de la carte des EPCI en Gironde, mais ce changement
se fait à minima en respectant seulement l’obligation de ne plus compter d’EPCI
de 5 000 habitants et moins. La modification la plus importante est la
transformation de la CC du Libournais en Communauté d’Agglomération au terme
d’un processus entamé avant même le vote de la loi de 2010.
Deux communes
de l’agglomération de Bordeaux avaient refusé jusqu’à présent toute intégration
dans des EPCI : Martignas-sur-Jalles entre dans la CUB, alors que
Saint-Jean-d’Illac choisit de se rattacher à la CC de Canejan-Cestas. La
recomposition dans le Libournais est d’une toute autre ampleur. En se
rapprochant dès la fin de la précédente décennie, les CC de Libourne, Guîtres et Coutras donnent naissance à la seconde Communauté d’agglomération de la Gironde. De plus Saint-Seurin-sur-l’Isle, dans l’emprise territoriale de cette EPCI, est contrainte de s’y rattacher. Ainsi se constitue la seconde EPCI en volume de population puisque la CALI compte 70 000 habitants. Dans cette même région de Libourne, la CC de Lussac accepte de se regrouper avec celle de Saint-Emilion et les quelques communes isolées qui existaient dans ce secteur sont obligées d’entrer dans un EPCI.
Nom de la communauté de
communes
|
Nombre de communes
|
Variation entre 2008 et
2014
|
Nombre d'habitants
|
Communauté urbaine de
Bordeaux (C.U.B)
|
28
|
1
|
742 158
|
CA du Libournais (CALI)
|
34
|
28
|
70 778
|
CA "Bassin D'Arcachon
Sud - Pôle Atlantique" (COBAS)
|
4
|
|
62 881
|
CC Du Bassin D'Arcachon
Nord Atlantique (COBAN Atlantique)
|
8
|
|
59 051
|
CC de Montesquieu
|
13
|
|
37 954
|
CC du Sud Gironde
|
29
|
15
|
30 695
|
CC de Jalle Eau Bourde
|
3
|
1
|
29 097
|
CC Médoc-Estuaire
|
11
|
|
25 304
|
CC du secteur Saint-Loubès
|
6
|
|
24 674
|
CC se Saint-Savin
|
16
|
|
22 146
|
CC du Cubzaguais
|
10
|
|
21 954
|
CC du Réolais et du Pays
d'Auros
|
38
|
15
|
20 406
|
CC du canton de Podensac
|
13
|
|
19 347
|
CC "Medulienne"
|
10
|
|
17 881
|
CC des Coteaux Bordelais
|
7
|
|
17 524
|
CC du Val d’Eyre
|
5
|
|
17 168
|
CC du Centre-Médoc.
|
8
|
|
16 932
|
CC du canton de Fronsac
|
18
|
|
16 312
|
CC du grand Saint-Emilionnais
|
22
|
14
|
15 835
|
CC du Bazadais
|
30
|
17
|
15 744
|
CC du Créonnais
|
14
|
|
15 273
|
CC du canton de Blaye
|
13
|
4
|
15 272
|
CC des Portes de
l’Entre-deux-Mers
|
7
|
|
15 030
|
CCC de la Pointe du Médoc
|
11
|
|
14 848
|
CC Castillon/Pujols
|
22
|
1
|
14 487
|
CC du Pays Foyen
|
19
|
4
|
14 452
|
CC du Sud-Libournais
|
5
|
|
13 314
|
CC du canton de
Bourg-sur-Gironde
|
15
|
|
13 285
|
CC de l’Estuaire–canton
Saint-Ciers-sur-Gironde
|
11
|
|
12 692
|
CC "Cœur du
Médoc"
|
11
|
|
12 517
|
CC des Lacs Médocains
|
3
|
|
10 030
|
CC des Coteaux Macariens
|
14
|
|
9 967
|
CC du Sauveterrois
|
32
|
16
|
9 479
|
CC du Brannais (CCB)
|
15
|
7
|
9 034
|
CC du Vallon d’Artolie
|
9
|
|
8 994
|
CC du canton de Targon
|
19
|
|
7 076
|
CC des Coteaux de Garonne
|
9
|
|
7 032
|
CC du Pays de Coutras.
|
Entre dans la CA de
Libourne
|
||
CC du Canton de Guîtres
|
Entre dans la CA de Libourne
|
||
CC du Lussacais
|
Entre dans la CC de
Saint-Emilion
|
||
CC de Captieux - Grignols
|
Regroupement avec la CC de
Bazas
|
||
CC du canton de Villandraut
|
Regroupement avec les CC de
Langon et Paroupian
|
||
CC du Monségurais
|
Regroupement avec les CC du
Réolais et d’Auros
|
||
CC du Pays d’Auros
|
Regroupement avec les CC du
Réolais et Monségur
|
||
CC de l’Entre-deux-Mers
Ouest
|
Regroupement avec la CC de
Branne
|
||
CC du Pays Paroupian
|
Regroupement avec les CC de
Langon et Villandraut
|
||
CC du Pays de Pellegrue
|
Regroupement pour partie
avec la CC de Sauveterre-de-Guyenne et pour l’autre partie avec la CC de
Sainte-Foy-la-Grande
|
Reste
l’Entre-deux-Mers et le secteur landais de la Gironde où se concentrent les six
CC de moins de 5 000 habitants. La CC de Branne retrouve le périmètre de
son canton après regroupement avec la CC de l’Entre-deux-Mers-Ouest. La CC de
Pellegrue est séparée en deux entités : les communes occidentales viennent
grossir la CC de Sauveterre-de-Guyenne, tandis que celles de l’est rejoignent
Sainte-Foy-la-Grande qui y exerce son attraction. La CC de La Réole est étoffée
par absorption des EPCI de Monségur et d’Auros qui sont dans sa zone
d’influence. Si Captieux préfère un rattachement à la CC de Bazas, les EPCI de
Villandraut et du pays Paroupian optent pour un rassemblement avec l’EPCI de
Langon.
Réflexions au sujet du millefeuille administratif de la Gironde
La réforme
territoriale découlant de la loi de 2010 ouvrait de nombreuses pistes et
donnait naissance, dans le cas des agglomérations de plus de 500 000
habitants, à une nouvelle catégorie d’établissement public de coopération
intercommunale, la Métropole. Cette dernière doit se substituer aux
collectivités préexistantes sur son territoire, y compris le Conseil Général.
A suivre
l’actualité locale, la Communauté Urbaine de Bordeaux se transformerait en
Métropole, conformément à ce qui est prévu dans la réforme territoriale de
2010. Nul ne semble s’interroger sur le
périmètre de cette Métropole, qui compte 28 communes désormais, dont 27 le sont
depuis la création à la fin des années 1960. Pourtant n’est-ce pas l’occasion
de s’interroger sur la notion de métropole, sur son poids économique en Europe
et sur sa capacité à maîtriser sa croissance et son développement en prenant en
considération un périmètre plus étendu ? Le territoire concerné
actuellement par le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) peut-il servir de
base à cette réflexion ?
Rapprochement
entre périmètres des SCOT et des EPCI en Gironde
Courant 2014,
le Président de la République et son Premier Ministre portent une nouvelle
réforme territoriale concernant le découpage régional, la taille des EPCI et
l’existence des départements[25].
Une première
évidence tient à la dimension des EPCI en rapport avec le nombre de leurs
habitants Le Président de la République a évoqué le seuil de 20 000 personnes
désormais. Dans cette hypothèse, en Gironde, 12 EPCI seulement atteignent ce
seuil, 25 sont au-dessous. Le découpage est presque totalement à reprendre.
Notons
également que le découpage actuel des EPCI n’est plus du tout en phase avec la
nouvelle carte des cantons réalisées elle aussi à partir d’un critère de
population afin de réduire les inégalités de représentation entre les espaces
urbains et les zones à dominante périurbaines et rurales. De 63 cantons
précédemment on passe à 33[26]. Outre
cette réforme cantonale ne pourrait-on pas là encore s’appuyer sur les périmètres
des SCOT qui parfois comme en Sud Gironde sont plus ambitieux que le
millefeuille administratif actuel?
La révision du
millefeuille administratif est bien plus complexe quand on s’intéresse aux cas
des espaces les plus urbanisés en dehors agglomération de Bordeaux : bassin
d’Arcachon, Libournais.
Le bassin
d’Arcachon est une entité naturelle soumis à de fortes contraintes en raison de
son milieu fragile, de la poussée de l’urbanisation et de la présence de
milliers de touristes en saison. C’est une entité attractive pour des résidents
bordelais et des touristes venus du monde entier qui possède une réelle unité
économique et nécessite une réflexion globale en terme d’aménagement et de
développement. Or, on relève l’existence d’une Communauté d’Agglomération dans
la partie sud et une Communauté de Communes bien moins fédérative dans son
fonctionnement en ce qui concerne la partie nord du bassin. Cela peut-il
durer ? Une seule Communauté d’Agglomération pour l’ensemble du Bassin,
rassemblant plus de 100 000 habitants, ne s’impose-t-elle pas ?
Le second
foyer urbain de la Gironde constitué autour de la ville de Libourne présente
des caractéristiques très complexes. En effet, dans le Libournais, les
réticences à entrer dans des EPCI ont été très fortes, ce qui se traduit par la
création récente d’une Communauté d’Agglomération dont la forme géographique
est assez stupéfiante. On peut s’en rendre compte sur les cartes. La ville de
Libourne, à la confluence de la Dordogne et de l’Isle, se place à la sortie
d’un entonnoir qui s’ouvre vers le nord. C’est en totale contradiction avec le rayonnement
de la ville de Libourne qui englobe des EPCI voisines actuellement hors de la
CALI : Saint-Emilion, Fronsac et des EPCI de la rive gauche de la
Dordogne. Peut-on imaginer que la CA de Libourne englobe un jour les communes
qui appartiennent à son aire d’influence ?
[1]
L’auteur de ces lignes est professeur des universités à la retraite. On
trouvera ci-après des liens renvoyant aux différentes publications utilisées,
mais l’ensemble de cette analyse relève d’un travail personnel. Il en est de
même de la cartographie qui l’accompagne.
Dans l’encyclopédie
Wikipedia on consultera le Portail de l’Intercommunalité qui fournit de nombreuses
informations et donne la liste des intercommunalités en France
[2] On trouvera des éléments
en utilisant ce lien : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=65997B3EBFC1D805EC1B18768EA20382.tpdjo04v_1?cidTexte=JORFTEXT000000687698&dateTexte=19590106
[3] On trouvera une
comparaison avec les autres CU en allant sur le lien suivant : http://www.millenaire3.com/fileadmin/user_upload/syntheses/La_creation_des_Communautes_urbaines.pdf
[4] On trouvera des éléments
en allant sur le site suivant : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006078688
[5] On trouvera des éléments
en utilisant le lien suivant : http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000396397
[6] Le CESER Aquitaine a
établi un bilan de l’intercommunalité en 2004, analyse disponible en utilisant
le lien suivant : http://ceser-aquitaine.fr/informations/avisrapports/rapports/2005/intercommunalite-2005/avis.pdf
[7] Les données du tableau
établissant la liste des EPCI en Gironde est tirée des publications des
services de l’Etat, du Conseil Général et de l’INSEE
[8] Le contenu de la loi est
accessible en utilisant le lien suivant : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000531809&categorieLien=id
[9] La liste des cantons et la
carte donnant accès au découpage cantonal en Gironde avant la réforme en cours
est disponible en utilisant le lien suivant : http://www.gironde.fr/jcms/pgw_33660/les-territoires-girondins
[10] Les services de l’Etat on
établi un Schéma départemental de coopération intercommunale pour la Gironde,
en 2012. Ce document est disponible en utilisant le lien suivant : http://www.gironde.gouv.fr/content/download/7211/38697/file/sch%C3%A9ma%20d%C3%A9partemental%202012.pdf
[11] On trouvera quelques
éléments d’information en utilisant le lien http://www.agenda21cadaujac.fr/images/imagesDocPDF/PresentationSDEEG.pdf
[12] Pour aller plus loin sur
cette question on peut consulter le lien suivant : http://www.gironde.fr/upload/docs/application/pdf/2008-06/plan_gestion_dechets.pdf
[13] Le rapport final de la
Cour des Comptes Régionale est disponible avec le lien suivant : https://www.ccomptes.fr/content/download/10354/.../Aqr200938.pdf
[14] Ces
informations sur les budgets des EPCI sont fournies par les services de l’Etat
et peuvent être consultées en utilisant le lien qui suit : http://alize2.finances.gouv.fr/communes/eneuro/RDep.php?type=BPS&dep=033
Ces données ont été
rassemblées dans un fichier Excel et alimentent notre analyse ainsi que la
cartographie qui l’accompagne
Il est également possible
de consulter l’étude des services de l’Etat sur la part des dépenses
mutualisées, disponible en utilisant le lien suivant : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/indicateurs-indices/f/1827/1346/part-depenses-mutualisees.html
[15] Pour
disposer d’un éclairage sur le régime fiscal on peut consulter le site
suivant : http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissements/financement-intercommunalite.html
[16] Pour
comparer la situation de la Gironde à celle des autres départements et des
autres EPCI, on peut se reporter aux rapports de l’Observatoire des finances
locales qui peuvent être consultés en suivant le lien : http://www.collectivites-locales.gouv.fr/rapports-lobservatoire-des-finances-locales-ofl
[17] Les rapports entre la
commune de Bordeaux et les autres communes sont conflictuels, atténués
cependant le plus souvent par des compromis. Les dernières élections se
traduisent par le retour aux commandes de la CUB du maire de Bordeaux. On peut
se reporter au lien suivant : http://www.sudouest.fr/2014/03/31/cub-le-camp-juppe-va-proposer-un-accord-de-gestion-a-la-gauche-1510747-2780.php
[18] Comme les données sont de
2012, la Communauté d’agglomération de Libourne n’est pas encore prise en
compte.
[19] Article
de Jacques CAILLOSSE Professeur de droit public Université Panthéon-Assas.
Centre d’Etudes et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques
(CERSA) La totalité de cet article
peut être consulté en utilisant le lien suivant : http://www.revuepolitique.fr/intercommunalites-et-reformes-des-collectivites-territoriales/
On pourra aussi consulter la synthèse suivante, toute en nuance : http://www.metropolitiques.eu/L-intercommunalite-vingt-ans-de.html
[20] Le site du Service public
recense des rapports sur le thème de l’intercommunalité : http://www.collectivites-locales.gouv.fr/rapports-et-etudes-relatifs-a-lintercommunalite
Il est également possible de consulter le rapport
établi par le Sénat en allant sur le lien suivant : http://www.senat.fr/notice-rapport/2011/r11-379-notice.html
[21] A lire en utilisant ce
lien : www.ccomptes.fr/content/download/.../SyntheseIntercommunailte.pdf
[22] On consultera le compte
rendu de ce rapport dans le journal Le Monde : http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/10/14/la-cour-des-comptes-doute-de-l-effort-des-collectivites_3495285_823448.html
[23] Les principaux éléments
de cette loi sont résumés en consultant le lien suivant : http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/collectivites-territoriales-reforme-2010/collectivites-territoriales-perspectives-enjeux-loi-du-16-decembre-2010.html.
[24] http://www.gironde.gouv.fr/content/download/7211/38697/file/sch%C3%A9ma%20d%C3%A9partemental%202012.pdf
[25] Un résumé de la position
du Président est disponible avec le lien suivant : http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/reformer-les-territoires-pour-reformer-la-france/
Depuis, rien n’est assuré en matière de réforme
territoriale. Ainsi, la position de l’Etat au sujet des départements a
constamment évolué. Leur suppression ne serait plus d’actualité. Sur ce point
on peut consulter le lien suivant : http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250267984575&cid=1250267982203
[26] La nouvelle carte des
cantons est visible en utilisant ce lien : http://www.gironde.fr/upload/docs/application/pdf/2013-10/nouveaudecoupagedepartementgironde.pdf
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